- IAKOUTES
- IAKOUTESIAKOUTESAu nombre de 400 000 lors du recensement de 1989, contre 241 000 en 1926, les Iakoutes habitent la Iakoutie, ou Sakha, où ils représentent 33,4 p. 100 de la population. Leur langue fait partie du groupe linguistique turco-tatar. D’après la tradition, ils seraient venus de la région du lac Baïkal au cours du XIIIe siècle sous la pression des tribus bouriates, introduisant le cheval dont le lait constituait, comme pour beaucoup de nomades d’Asie centrale, une nourriture de base. Leur installation dans le bassin de la Léna provoqua le départ des Toungouses qui, vaincus, durent se retirer dans les parties montagneuses de la Iakoutie.Les premiers contacts avec les Russes datent du début du XVIIe siècle: les marchands russes s’installent à Mangseya en 1601 et sur l’Ienisseï en 1619; dès la fin du XVIIe siècle, la Iakoutie dépend entièrement de Moscou. En 1919, deux ans après la révolution d’Octobre, le régime soviétique est instauré en Iakoutie. En 1922, la République socialiste soviétique autonome de Iakoutie est créée; mais, jusqu’à la fin des années 1920, les tensions politiques existantes empêchent un fonctionnement normal des institutions: en 1922-1923, la Iakoutie est en révolte ouverte contre Moscou.L’activité principale des Iakoutes est l’élevage des chevaux, qui prédomina longtemps, et des animaux à cornes, qui l’a remplacé. L’élevage du renne, répandu surtout dans le nord de la République, est pratiqué par d’autres ethnies (Tchouktches, Koryak, Lamut, Toungouses, Youkaghir); les Iakoutes septentrionaux se sont adaptés aux conditions arctiques en choisissant le renne comme animal domestique. Vers 1850, sous l’influence russe, les habitants du sud de la Iakoutie apprennent à cultiver le sol; la production des céréales s’est développée rapidement depuis 1950.Semi-nomades, les Iakoutes habitaient dans des huttes en terre pendant l’hiver, tandis que l’été ils vivaient sous des tentes de forme conique. Ceux qui s’étaient établis près des Russes ont progressivement abandonné les huttes en terre; ils vivent maintenant dans des maisons de type russe (isba). Exogames, les Iakoutes choisissaient leurs épouses non seulement en dehors de leur clan, mais encore hors de leur union clanique (oulous ). Au XIXe siècle, l’achat d’une épouse remplaça l’ancien système de mariage basé sur l’enlèvement; le prix de la future épouse était payé en argent, en bétail et chevaux; la femme restait sous la protection de son clan et de sa famille. Quand le fiancé ne pouvait pas payer, il devait travailler quelques années chez son futur beau-père. Le clan iakoute était administré et dirigé par les représentants de toutes les familles, les femmes y jouant souvent un rôle important. Après la conquête russe, les liens claniques perdirent de leur importance, le rôle de la famille devenant prépondérant. La personne la plus âgée dirigeait le groupe domestique et prenait les décisions. Suivant la tradition iakoute, les personnes âgées incapables de travailler ou malades étaient condamnées à mourir; elles étaient abandonnées ou enterrées vivantes après trois jours de fête.La religion ancienne des Iakoutes, le chamanisme, est toujours pratiqué; on assiste même à une renaissance culturelle iakoute depuis la proclamation de souveraineté de la république (1990).Iakoutespeuple sibérien d'origine turco-mongole.
Encyclopédie Universelle. 2012.